Kosovo


 
Données générales
  • Carte d'identité

Superficie : 10 887 km²
Population : 1,78 millions
Densité : 163 hab/km²
Capitale : Pristina
Langues officielles : albanais (alphabet latin), serbe (alphabet cyrillique)
Langues minoritaires : bosnien, turc, romani, anglais (langue de l’administration)
Chef d'État : Vjosa Osmani, présidente
Chef de Gouvernement : Albin Kurti, premier ministre
Monnaie : euro, choisi par l’autorité de tutelle, l'ONU, en 2002

  • Histoire

La région du Kosovo, habitée par les Illyriens, est devenue partie des empires romains et byzantins. L’invasion slave aux Ve et VIe siècles placera la région dans le premier empire bulgare, puis (en 1208) dans le royaume serbe des Nemanjic. Les monastères les plus importants s’établissent dans la région, Pristina et Prizren sont capitales du royaume ; Pec est le siège du Patriarcat autonome.
L’invasion ottomane se résume en deux dates essentielles : la bataille de Kosovo en 1389, la conquête finale en 1455. Mais l’Autriche va temporairement reconquérir le Kosovo, de 1683 à 1699.

Le drame actuel du Kosovo date de cette période. Les Ottomans, ayant reconquis le pays, vont exercer sur les Serbes orthodoxes une épouvantable répression. Le Patriarche Arsenje III, ayant échappé à la mort, conduira 37.000 familles serbes vers l’exil.

L’exil massif des Chrétiens sera compensé par l’arrivée de populations islamisées, bosniaques et surtout des Albanais voisins, convertis à l’islam. La population est devenue albanaise. Lorsque l’empire ottoman a débuté sa dissolution, la Serbie a conquis son indépendance.

Ce sera la première région que le royaume serbe occupera en 1912 lors des guerres balkaniques sous le nom significatif de « vieille Serbie ».

Lorsque la Serbie aujourd’hui proteste contre une sécession « illégale », les Kosovars répondent que l’annexion de 1912 était encore bien plus illégale…

La Seconde Guerre mondiale verra, brièvement (1941-1944), la constitution d’une « Grande Albanie » sous administration italienne, puis allemande, regroupant tous les territoires de langue albanaise. La fin de la guerre verra le retour à la séparation, Enver Hoxha ayant refusé d’entrer dans la Yougoslavie de Tito.

Si le Kosovo devient indépendant, il est très improbable qu’il fusionne avec l’Albanie (de même, on avait imaginé une fusion Roumanie-Moldavie…). Trop de séparation historique, et même linguistique, l’idiome albanais du nord (kosovar) n’étant pas celui de l’Albanie moderne. 

Incorporée naturellement au royaume des Serbes, Croates et Slovènes, la province ne deviendra région autonome de Serbie qu’en 1946, puis province en 1963 (comme la Voïvodine avec sa forte minorité hongroise) dans la seconde Yougoslavie (de Tito). Dès 1981, le Kosovo réclame le statut de république à part entière.

Mais en 1989, le gouvernement Milosevic va annuler les autonomies du Kosovo et de la Voïvodine. En 1990, le Kosovo, par le biais d’un Parlement non officiel, se déclare indépendant, et organise un référendum en 1992 qui vote, sous le regard de la communauté internationale, l’indépendance, à 98%.

Ibrahim Rugova est partisan d’une résistance pacifique, mais il est vite dépassé. La guerre du Kosovo (1995/1998) aboutit à la capitulation serbe, lorsque les forces de l’OTAN interviennent. L’issue de la guerre a entraîné le retour des exilés albanais, et le départ de (environ) 250.000 serbes du Kosovo.

Le 9 juin 1999, l’administration du Kosovo toujours théoriquement province autonome de la Serbie, est confiée à l’ONU (Résolution 1244). Les violences n’ont pas cessé, en particulier en 2004.


Le 24 octobre 2005, l’ONU confie à l’ancien Président finlandais Martti Ahtisaari la mission de soumettre un rapport sur le statut final du Kosovo.

La mission Ahtisaari a travaillé de février 2006 à mars 2007. Si les sujets proprement techniques ont facilement progressé, le négociateur s'est heurté à l’absolue intransigeance serbe sur une quelconque forme d’indépendance. Il est bien compréhensible que la situation et l’avenir du Kosovo soient une tragédie pour la Serbie. Nos mentalités occidentales ne peuvent pas imaginer l’importance du souvenir historique dans ces contrées des Balkans. Cependant, comment imaginer d’autres solutions qu’une indépendance pour un pays peuplé de 92 % d’albanais, après une guerre terrible ? C'est ainsi que, le 17 février 2008, le parlement de la province, réuni en session extraordinaire, vote le texte présenté par le premier ministre Hashim Thaçi proclamant l'indépendance du Kosovo.

Quant à l'ONU, la question aujourd’hui ne semble pas être de savoir si le Kosovo sera le 193e état membre de l’ONU, mais quand il le sera !

Par sa population, le Kosovo est proche des Républiques baltes, avec une superficie un peu inférieure à celle du Monténégro.

  • Les langues officielles du Kosovo
  1. L'albanais

L’albanais fait partie des langues indo-européenne, et constitue une famille à lui seul. L’albanais est langue officielle en Albanie, au Kosovo et en Macédoine du Nord.

Il est parlé par quelque 6 millions de locuteurs, dont près de la moitié vivent hors de l’Albanie : en Serbie, en Turquie, en Italie, en Grèce, en Bulgarie, en Ukraine et dans la diaspora américaine, allemande et australienne.

  1.   Le serbe

Le serbe est une langue indo-européenne du groupe balto-slave, sous-groupe slave, variété utilisée par les Serbes de la langue serbo-croate, également commune aux Croates, aux Bosniaques et aux Monténégrins.

Le serbe s’écrit en alphabet cyrillique et est utilisé par quelque 9 millions de locuteurs, dont une partie vivant en Allemagne et aux États-Unis.


 
Le Kosovo et l'Euro

Les autorités de tutelle de l’ONU ont choisi d’adopter l’euro comme monnaie nationale pour le Kosovo. Comme le Kosovo n’est pas membre de l’Union européenne, ce choix ne lui donne, à ce jour, aucun droit spécifique (face nationale en particulier).

 

Le Kosovo et l’Union européenne : pas de candidature déposée

Le Kosovo n’a jamais déposé de candidature d’adhésion à l’Union européenne, situation assez particulière étant donné son utilisation de l’euro.

Il est considéré comme « candidat potentiel » à l’adhésion.

Le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance en février 2008. Cinq États membres de l’Union (Chypre, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et l’Espagne) ainsi que deux pays de la région (la Serbie et la Bosnie-Herzégovine) n’ont pas reconnu l’indépendance du Kosovo.

En juillet 2018, six ans après la publication d’une feuille de route sur la libéralisation du régime des visas, la Commission a confirmé que le Kosovo remplissait l’ensemble des critères. Le Parlement européen a immédiatement suivi le mouvement et entamé des négociations interinstitutionnelles, actuellement en cours. Dans la région, seul le Kosovo reste exclu de la libéralisation du régime des visas, plusieurs États membres de l’Union ayant toujours des réserves à cet égard.

Après la conclusion, par Belgrade et Pristina, d’un accord historique sur la normalisation des relations entre les deux pays en avril 2013 (l’accord de Bruxelles), le Conseil européen a décidé, en juin 2013, d’engager des négociations en vue d’un Accord de Stabilisation et d’Association (ASA) avec le Kosovo, qui est entré en vigueur le 1er avril 2016. La future intégration du Kosovo à l’Union européenne — à l’instar de celle de la Serbie — demeure étroitement liée au dialogue de haut niveau entre le Kosovo et la Serbie sous l’égide de l’Union, qui devrait aboutir à un accord global juridiquement contraignant de normalisation de leurs relations.

(source : Parlement européen)

Contact

E-mail : pays@amisdeleuro.org

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Dernière mise à jour le 29/09/2010
par Jean ROGER