Stries fines : changement des spécifications techniques de certaines pièces



Afin d’être prête à temps pour le passage à l’euro, la France a commencé très tôt à frapper ses euros, en mai 1998 pour être plus précis, soit trois ans avant le lancement officiel de l’euro. Alors que la production avait débuté, la BCE décide le 18 novembre de modifier les spécificités techniques des 10 cent en remplaçant les stries fines de la tranche par des cannelures larges. Les frappes n'étant pas conformes aux instructions de la BCE (Banque Centrale Européenne) la Monnaie de Paris décida de faire détruire les stocks de pièces « non-conformes ». Certaines de ces pièces ont été récupérées avant la refonte, moins de 200 a priori...

Comme en Allemagne, en France aussi la production des pièces a commencé en 1998, mais c’était sans compter avec un changement de dernière minute. En effet, tout comme les Allemands, pensant bien faire, nous nous y sommes pris très tôt (le 11 mai 1998). Malheureusement nous avons dû détruire une partie de notre production. Cette fois, l’erreur ne venait pas des étoiles comme en Allemagne, elles étaient bien dirigées vers le haut du premier coup, par contre la tranche n’était plus conforme à partir du 18 novembre 1998 !

Comment ça ? Conforme le 11 mai mais non conforme le 18 novembre ? Que s’est-il donc passé entre temps ?

C’est en fait une décision du parlement Européen qui a soudainement changé les caractéristiques de certaines pièces d’euro : « En adoptant, par 463 voix contre 23 et 29 abstentions, le rapport de Mme Irene SOLTWEDEL-SCHÄFER, le Parlement européen approuve la proposition de la Commission modifiant les spécifications techniques des pièces en euro. Les trois modifications proposées (alourdir la pièce de 50 cent, modifier la tranche des pièces de 50 et de 10 cent) répondent aux objections soulevées par l'Association européenne des fabricants de distributeurs automatiques et par l'Union européenne des aveugles. ». Le document officiel est visible ici :http://www.europarl.europa.eu/press/sdp/journ/fr/1998/n9811181.htm

Durant tout le processus de conception de la monnaie euro, différents organismes ont été consultés, dont les associations d’aveugles, qui ont fait part de leurs remarques. Toutes ces consultations ont mené à quelques améliorations qui s’avéraient indispensables pour tous les malvoyants d’Europe.

La première version de la 10 cent avait donc une tranche à stries fines (comme nos anciennes ½ francs Semeuse en nickel), et la tranche qui a finalement été adoptée a maintenant des cannelures larges (comme nos anciennes 2 francs). Il n’y avait donc qu’une issue possible pour les 10 cent d’euro déjà frappées avec la tranche non-conforme : la destruction, et la refonte. Tout comme les pièces allemandes aux « étoiles tournantes », certaines de ces 10 cent à stries fines ont été récupérées entre l’étape de destruction et celle de refonte, dans une quantité là aussi minime, estimée à 250 exemplaires.

Une question reste en suspens : qu’en est-il de la 50 cent ? A-t-elle été frappée trop tôt avec la tranche à stries fines comme la 10 cent ? Pour le moment, aucune n’a été recensée, mais rien d’impossible.  Aucune information officielle n’ayant été diffusée (et on peut en comprendre les raisons ; cette mésaventure a dû engendrer un surcoût non négligeable), il n’y a aucune certitude concernant cette éventuelle « pré-version » de 50 cent très attendue par les collectionneurs.

Certains pourront se demander quel est l’intérêt de difformer des pièces dans de grosses mâchoires mécaniques, alors qu’elles finiront par être refondues. Tout simplement pour éviter que des transporteurs, des ouvriers ou toute autre personne ne les récupèrent avant la refonte pour les remettre en circulation en tant que monnaie de paiement. C’est pourquoi toutes les frappes « non-conformes » ne quittent les ateliers qu’une fois difformées.

 

 

Des 10 cents stries fines NON difformées existent bien, non pas en circulation, mais dans les mains de quelques rares collectionneurs. Un exemplaire non difformé est également conservé dans une armoire de La Monnaie de Paris (cet exemplaire à été vu par quelques membres des Amis de L'Euro lors d'une visite organisée.)

 

 

Prix moyens constatés* :

monnaies :

estimation

 10 cent difformée

350 euros

10 cent NON difformée

1800 euros

  [*Attention, ces prix ne sont ni un argus ni une estimation officielle, mais présentent simplement un ordre d'idée par raport à des transactions constatées , ... des variations sont probables au fil du temps]

 

 

 


 

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Dernière mise à jour le 03/01/2013
par Anthony ROY