Vatican


Données générales
  • Carte d'identité

Superficie : 44 hectares (le plus petit état souverain du monde)
C’est aussi le seul état reconnu non membre de l’ONU (statut d’observateur)
Population : environ 1 000 habitants
Densité : sans signification
Capitale : Vatican
Langues : latin (langue juridique), italien (véhiculaire), allemand (gardes suisses)
Origine : variées
Religion : catholique
Monnaie : Euro

  • Histoire

Il n’est pas question de refaire l’histoire de la papauté.
Ce qui intéressant à dire, c’est que la papauté va s’instituer comme acteur politique européen majeur, lorsque le pape Léon III va couronner « par surprise » Charlemagne empereur d’Occident le jour de Noël 800, en faisant ainsi son obligé.
La papauté du Moyen-Âge est itinérante : « Ubi Papa, ibi Roma (là où est le Pape, là est Rome) » dit l’adage.
Paradoxalement, c’est à Avignon que la papauté va devenir sédentaire. Clément V et ses successeurs vont y établir une cour fastueuse de 1309 à 1376. Grégoire XI, ayant triomphé de tous ses rivaux, comprit que le siège définitif ne pouvait être ailleurs qu’à Rome.
Dès lors, les papes sont devenus des souverains d’un grand État coupant en deux la péninsule.
La conquête napoléonienne va conduire à l’annexion des Marches en 1808 au nouveau royaume, et l’année suivante du reste des États de l’Eglise, tandis que Pie VII est exilé à Savone.
Dès 1815, le statu quo ante est rétabli.
Mais toute cette période a fait naître le désir d’unité à l’Italie : c’est le risorgimento.
Victor-Emmanuel, roi de Savoie, Cavour et Garibaldi vont incarner cette lutte, soutenue, parfois combattue, par Napoléon III. Le sort des États Pontificaux sera le plus contesté. Après l’annexion des Marches et de l’Ombrie en 1860, la France bloque les tentatives de Garibaldi de prendre Rome ; mais après la défaite de 1870, Paris ne peut plus défendre Rome, dont les Italiens s’emparent, le pape Pie IX ayant donné l’ordre à la Garde Suisse de se rendre au premier coup de feu.
Pie IX refusera toute négociation et se proclamera « prisonnier » au palais du Latran.
Il faudra attendre 1929 pour que la situation se débloque : Mussolini et le représentant du pape Pie XI signent les Accords de Latran. Par ce traité, le pape reconnaît le royaume d’Italie avec Rome pour capitale. L’Italie reconnaît la Cité du Vatican comme état souverain, et définit les lignes des accords particuliers en matière économique par exemple (émissions monétaires en lires..).
Ces accords ont été amendés et complétés en 2009 (voir ci-après).
Rappelons que le Vatican est le seul état souverain reconnu internationalement à ne pas être membre de l’ONU (de par son choix).

Le Vatican et la Numismatique (origine du "Sede Vacante")

Le Vatican, puissant état européen au Moyen-Âge, était aussi une puissance économique.
Les monnaies étaient frappées à l’effigie du pape régnant. Lorsque le pape mourait, compte tenu des difficultés matérielles et politiques, des mois (voire plus d’un an) pouvaient s’écouler avant la tenue d’un conclave, et encore autant avant l’élection de son successeur.
Impossible de continuer à émettre des monnaies à l’effigie du défunt. Mais aussi impensable de cesser de battre monnaie. D’où l’émission de pièces « sede vacante », qui, à l’époque, représentaient le mur obstruant l’entrée de la basilique Saint Pierre, mur qui serait abattu pour y faire pénétrer le nouveau Souverain Pontife.
Depuis les Accords de Latran (1929), le Vatican a émis chaque année des pièces (en lires) aux effigies des souverains pontifes. La tradition des « sede vacante » a été renouvelée.

Au XXe siècle, les successions se sont opérées en général rapidement, voire très rapidement. Des pièces « sede vacante » ont été émises cependant, à la fois pour perpétuer cette tradition ancienne, et aussi pour marquer de manière formelle la transition d’un règne à l’autre.
Elles ont souvent été émises alors que le successeur était déjà élu.

On notera de telles pièces en 1939 (mort de Pie XI), 1958 (mort de Pie XII) 1963 (mort de Jean XXIII), 1978/1979 (morts successives de Paul VI et de Jean Paul Ier). Par exemple (1978) :

Cette fois-ci, le motif utilisé est celui des armes du Cardinal Camerlingue, qui assure l’intérim des fonctions papales.
Des monnaies en lires à l’effigie du pape Jean-Paul II ont été émises tout au long de son règne, les dernières (pièce de 10 000 lires) en 2000.

En 2005, une série « Sede Vacante » a été émise après la mort de Jean-Paul II, et avant l’émission de la première série « Benoît XVI ».
Cette série, reproduite ci-dessous, reprend sur la face « nationale » le dessin très peu modifié des pièces en lire aux armes du cardinal camerlingue. L’autre face est bien sûr la face commune euro.
Les collectionneurs seront bien avisés de conserver ces pièces, qui devraient rester uniques compte tenu des nouvelles dispositions des accords monétaires.
En effet, la renonciation du pape Benoît XVI ne conduira pas à l’émission d’une telle série.
En revanche, une unique pièce de deux euros commémorative de ce même dessin sera émise comme autorisé.
La prochaine série émise en 2014 sera donc à l’effigie du nouveau pape élu le 13 mars 2013, le cardinal argentin Bergoglio (et jésuite), sous le nom de François.

Le Vatican et l'Euro

Le Vatican, compte tenu de sa position à l’intérieur de l’Italie, a toujours suivi sur le plan politique et économique son grand voisin, tout en veillant jalousement sur sa spécificité résultant des Accords de Latran.
Économiquement intégré à l’UE, sans en être membre, le Vatican s’est trouvé dans la même position que Saint-Marin et Monaco. L’UE a donné mandat à l’Italie de négocier son passage à la monnaie unique.
Comme pour les deux autres micro-états, la solution trouvée a été de donner au Vatican des droits spécifiques concernant l’Euro :

  1. face nationale
  2. droit exclusif sur les quantités émises
  3. application identique des règles d’émission des États membre de l’UE
  • L'atelier et les différents

Les pièces sont frappées à l'atelier de Rome. Les coffrets et monnaies commémoratives distribuées par l'Ufficio Filatelico e Numismatico (UFN). La gravure est signée par l'artiste. La lettre utilisée par l'atelier de Rome est parfois à jambe longue comme sur la 2 euro Jean-Paul II parfois carrée et plus épaisse. Le nom du pays figure en toutes lettres sur les pièces : CITTA DEL VATICANO (Cité du Vatican).

  • Les monnaies

Le Vatican a exercé tous ses droits en matière d’émission, et sa politique se décrit simplement :

- émission d’un kit de pré-alimentation à très faible tirage (on parle de 2 000 exemplaires).
- très élitiste, avec des séries très limitées, des prix de vente des séries BU et BE de plus en plus élevés (même si les cotations sur le marché sont, elles, de plus en plus basses…)
- un institut monétaire aux pratiques erratiques (il faut être patient pour devenir client…)
- le Vatican a utilisé la possibilité d’émettre une série après le changement du « chef d’état » représenté. Ainsi, 2005 a vu deux séries émises :

  • la série classique Jean-Paul II (27e année de règne – le pape était déjà décédé lors de la parution)
  • et au cours de l’été, une série « siège vacant » (voir plus haut l’origine historique) qui reprend le motif du Cardinal Camerlingue utilisé aussi en 1978 lors des deux morts papales (mais en lires, à l’époque, bien sûr). Comme signalé plus haut, la série a été émise alors que Benoît XVI était élu depuis quelques mois

- l’opportunité d’émettre chaque année une pièce de 2 euro commémorative a été exploitée totalement, pas une année sans depuis 2004.

En 2006, le vatican a profité de l'édition des nouvelles faces à l'éffigie de Benoit XVI pour respecter les consignes de Bruxelles concernant la disposition des étoiles sur les pièces (les 12 étoiles doivent être présentes est disposées comme sur le drapeau européen). Cette remarque est également valable pour les 2 euros commémoratives.

 L'Europe ne voit pas d'un très bon oeil le fait que la monnaie européenne constitue un business à part entière pour le Vatican. En effet, hormis les 2.000 starterkits émis en 2002 et ceux à 6.400 ex. émis en 2008, aucune pièce n'a été émise à la circulation à sa valeur faciale, la totalité des coffrets annuels ou des pièces de 2 euro commémoratives sont vendus à prix fort. Suite à cette constatation, début 2009, l'Europe a réagi et a modifié les recommandations concernant l'émission des pièces en Euro (c.f. Journal Officiel de la commission Européenne n°2009/23/CE). Désormais, tout état membre ayant adopté l'Euro peut émettre une faible quantité de sa production à un prix supérieur à la valeur faciale pour les pièces émises en coffret et/ou dans une meilleure qualité. Il ne sera d'ailleurs plus permis d'émettre des séries complètes à l'occasion de la vacation de pouvoir du chef de l'état, seul une pièce commémorative de 2 euro pourra être frappée à cette occasion. De plus, il ne sera pas permis de modifier le portrait d'un chef de l'état avant 15 ans, afin de tenir compte de son changement d'apparence.

Ces simples recommandations ont été traduites par un accord monétaire (réf 2010/C 28/05) signé le 17 décembre 2009 entre Joaquin Almunia (alors Commissaire Européen aux Affaires Economiques et Monétaires – depuis 2010, il est Commissaire à la Concurrence) et Mgr André Dupuy, nonce apostolique auprès de l’UE.
Ces accords reprennent les principales dispositions précédentes, et les complètent :
- un comité mixte constitué de représentant du Vatican, de l’Italie, de la Commission et de la BCE est institué pour faire respecter ces accords, et fixer le plafond d’émission constitué d’une part fixe (2 300 000 euros en 2010) et d’une part variable correspondant à l’évolution de sa population par rapport à celle de l’Italie.
- Seules sont autorisées l’émission d’une pièce commémorative et/ou de pièces de collection en cas de vacance du Saint-Siège
- Les pièces sont en principe frappées par l’Institut italien, sauf agrément par le comité mixte d’un autre Institut
- 51 % au minimum des pièces émises (hors pièces de collection) doivent être mises en circulation (, ce qui vise à limiter les excès dénoncés précédemment. Pour le moment, et depuis 2011, seule la faciale de 50 cent est émise pour la circulation chaque année.
- Une définition précise est donnée pour les pièces de collection (les mêmes d’ailleurs que pour les états de l’UE). Ces pièces participent au plafond d’émission annuel.
- Ainsi, dans le cas de la renonciation du pape Benoît XVI, les pièces commémoratives ou de collection (non prévues pour 2013) seront imputées sur les plafonds (éventuellement sur trois années)
 

 

De 2002 à 2005 : Jean-Paul II
1 cent 2 cent 5 cent 10 cent
20 cent 50 cent 1 EUR 2 EUR
En 2005 : Siège vacant
1 cent 2 cent 5 cent 10 cent
20 cent 50 cent 1 EUR 2 EUR
De 2006 à 2013 : Benoît XVI
1 cent 2 cent 5 cent 10 cent
20 cent 50 cent 1 EUR 2 EUR
De 2014 à 2016 : François
1 cent 2 cent 5 cent 10 cent
20 cent 50 cent 1 EUR 2 EUR
A partir de 2017 : Armoiries
1 cent 2 cent 5 cent 10 cent
20 cent 50 cent 1 EUR 2 EUR

 

Les 2 euro commémoratives

Les 2 euros commémoratives
2004 75ème anniversaire des Accords de Latran, à l'origine de la fondation de l'état de la cité du Vatican
2005 20 ans de la Journée Mondiale de la Jeunesse à Cologne du 15 au 21 août 2005, le dessin représente la cathédrale de Cologne où a eu lieu la Célébration Eucharistique d'ouverture avec le Cardinal Meisner le 16 août
2006 500 ans de la Garde suisse. La garde pontificale suisse est la formation militaire du Vatican, placée auprès du pape pour assurer sa protection, elle fut créée en 1506 par la pape Jules II. Seuls les hommes de nationalité Suisse peuvent intègrer cette formation composée de 6 officiers et de 110 hommes
2007 80 ans du pape Benoît XVI
2008 2000 ans de la naissance de Saint-Paul
2009 Année internationale de l'astronomie
2010 Année sacerdotale
2011 XVIe Journées mondiale de la jeunesse
2012 7e rencontre mondiale des familles
2013 Sede Vacante
XVIIIe Journées mondiale de la jeunesse à Rio
2014 25 ans de la chute du mur de Berlin
2015 8e rencontre mondiale des familles
2016 Bicentenaire de la gendarmerie vaticane
Année sainte de la miséricorde
2017 1950 ans du martyre de Saint Pierre et Saint Paul
100 ans des apparitions de Fatima
2018 Année européenne du patrimoine culturel
50 ans de la mort de Padre Pio
2019 90 ans de la fondation de la Cité du Vatican
25 ans de la restauration de la Chapelle Sixtine
2020 100 ans de la naissance du Pape Jean Paul II
500 ans de la mort de Raphaello
2021 450 ans de la naissance de Caravage
700 ans de la mort de Dante Alighieri
2022 125 ans de la naissance du Pape paul VI
25 ans de la mort de Mère Thérésa de Calcuta
2023 150 ans de la mort d'Alessandro Manzoni
500 ans de la mort de Pietro Perugino

Enfin le Vatican émet aussi des monnaies commémoratives « non-circulantes » en Euro (5, 10, 20 et 50 €), même si l’expression « non-circulantes » perd totalement de son sens pour le Vatican !

Contact

E-mail : pays@amisdeleuro.org

Liens

- Le site de l'UFN (Bureau Philatélique et Numismatique)

- Vous pouvez accéder à toutes les parutions numismatiques depuis 1929

- Accords sur les relations monétaires (Monaco, Saint-Marin, le Vatican, Andorre)

- Accord sur les relations monétaires avec la Cité du Vatican

- Décision du Conseil (2003/738/CE) du 7 octobre 2003 - Journal Officiel de l'Union Européenne N° L267/03 du 17/10/2003: concernant l'adoption de modifications à apporter aux articles 3 et 7 de la convention monétaire entre la République italienne, au nom de la Communauté européenne, et l'État de la Cité du Vatican, représenté par le Saint-Siège, et autorisant la République italienne à procéder à ces modifications

 

Retour en haut de page

 

Dernière mise à jour le 30/07/2013
par Jean ROGER