Monténégro


 
Données générales
  • Carte d'identité

Superficie : 13 812 km²
Population : 0,816 million
Densité : 59 hab/km²
Capitale : Podgorica (Titograd de 1946 à 1992)
Langue officielle : monténégrin (la Constitution précise que la langue peut s’écrire dans l’alphabet latin ou dans l’alphabet cyrillique, la tendance actuelle étant l’alphabet latin)
Langues minoritaires : slbanais, bosnien, croate, serbe
Chef d'État : Milo Đukanović, président
Chef de Gouvernement : Dritan Abazović, premier ministre
Monnaie : euro, adopté de facto, depuis 2002

  • Histoire

On pense souvent que le Monténégro est un nouvel État. C’est vrai en ce sens que c’est le plus récent des États indépendants d’Europe. C’est faux, car c’est un très vieux pays.

Il est six fois plus grand que le Luxembourg, et plus peuplé que ce dernier et que Malte.


Le pays de Zeta rentre dans l’Histoire avec le prince Voislav, et son fils Michel, que le pape reconnaît comme roi en 1077.

Son peuplement par les Serbes en a fait une province de ce puissant État (sous le nom de  Zeta), du XIIe au XIVe siècle, où des dynasties locales le gouvernent.

L’invasion turque va profondément changer les choses : les Monténégrins se réfugient dans les montagnes, et parviennent, seul pays balkanique, à garder leur indépendance (dans une petite Principauté).

Depuis 1516, ils seront gouvernés par une étonnante dynastie de princes-évêques, qui se transmettaient le pouvoir d’oncle à neveu. Le plus connu est Pierre II (1813-51).

Son successeur Danilo II (1851-1860) décida de séculariser son trône en renonçant à sa charge d’évêque et de se marier. Son fils, Nicolas Ier (1860-1918), se proclama roi, vainquit les Ottomans, agrandit son pays devenu alors voisin du royaume de Serbie. Il participera aux guerres balkaniques de 1912, dont il tirera encore avantage, et sera aux côtés des Alliés durant la Première Guerre Mondiale. 

En 1918, le roi de Serbie impose son concept de royaume « des Serbes, Croates et Slovènes ».

La Serbie fait un coup de force en occupant et annexant son voisin. Le vieux roi Nicolas est contraint de quitter son pays ; il mourra plus tard dans son exil doré de la Côte d’Azur. Il avait été surnommé « le grand-père de l’Europe », en référence à Victoria, « la grand-mère de l’Europe », ayant marié ses nombreuses – et ravissantes – filles aux souverains européens.
Hélas, dans ce royaume à vocation fédérale, monténégrins, bosniaques, macédoniens ne sont pas mentionnés. Le Monténégro n’est plus qu’une province serbe, le Zeta (à nouveau).
Une tentative de révolte du peuple monténégrin échoue en 1919. Elle fera des milliers de victimes, et sera suivie d’une émigration massive.

Sous le roi Alexandre, la fiction de l’état fédéral disparaît : c’est la première Yougoslavie, en réalité état centralisé serbe.

Après les soubresauts de la Seconde Guerre Mondiale, où le Monténégro a subi le triste sort de la Serbie, naît la seconde Yougoslavie titiste, où le Monténégro se voit reconnaître un statut de République Fédérale à part entière.

La petite république ne prendra que peu de part dans le drame de l’éclatement post-Tito et des guerres de sécession.  

Le Monténégro a constitué avec la Serbie la troisième Yougoslavie (de fait dès les sécessions de 1992), puis officiellement le 14 mars 2002, enfin rebaptisée Serbie-et-Monténégro (4 février 2003), sous le patronage de l’UE.

Les forces séparatistes se sont vite manifestées, et ont gagné les élections (Milo Djukanovic, Président), ouvrant la voie au référendum du 21 mai 2006. L’UE était très hostile à ce nouvel éclatement, considérant l’union des deux États si proches par la langue, la culture, la religion, comme tout à fait viable.

Au vu des rapports de force entre indépendantistes et partisans de l’union, l’UE a imposé une règle assez peu démocratique, à savoir la nécessité d’un oui à l’indépendance au-dessus de 55 %, avec une participation de plus de 50 %. On pensait que ce seuil ne serait pas atteint, mais il l’a été, de justesse, et il a bien fallu se résigner. Le 3 juin 2006, l’indépendance était proclamée, et le nouvel État devenait le 12 juillet 2006 le 192e État, et à ce jour l’avant-dernier, membre de l’ONU.

  • La langues monténégrine

Le monténégrin est une des variétés du serbo-croate, donc de la langue parlée en Serbie, en Croatie, au Montenegro et en Serbie.

Comme dit plus haut, la Constitution précise que la langue peut s’écrire dans l’alphabet latin ou dans l’alphabet cyrillique, mais la tendance actuelle est l’alphabet latin.

C’est donc une langue indo-européenne du groupe balto-slave, qui compte quelque 9 millions de locuteurs, dont une partie vivant dans la diaspora allemande et américaine. 

 
 
Le Monténégro et l'Euro

Le Monténégro a choisi unilatéralement d’adopter l’euro comme monnaie nationale à son indépendance (3 juin 2006). N’étant pas membre de l’UE, comme Andorre et le Kosovo, ce choix ne lui donne, à ce jour, aucun droit spécifique (face nationale en particulier). On trouve donc au Monténégro des pièces de toutes origines, souvent allemandes.

 

Le Monténégro et l’Union européenne : candidature acceptée

Le Monténégro, qui a obtenu son indépendance en 2006, a introduit sa demande d’adhésion à l’Union en décembre 2008. Il a obtenu le statut de pays candidat en décembre 2010 et a entamé les négociations d’adhésion en juin 2012. Conformément à la « nouvelle stratégie » de l’Union à l’égard de la procédure d’adhésion, les chapitres clés consacrés à l’état de droit — le chapitre 23 sur la réforme judiciaire et les droits fondamentaux et le chapitre 24 sur la liberté, la sécurité et la justice — ont été abordés très tôt dans les négociations, en décembre 2013. L’ensemble des 33 chapitres de négociation ont été ouverts, dont trois seulement sont aujourd’hui provisoirement clos. Le dernier chapitre clé restant (portant sur la politique de concurrence) a été ouvert en juin 2020.

(source : Parlement européen)

Contact

E-mail : pays@amisdeleuro.org

Liens
 

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Dernière mise à jour le 30/08/2010
par Jean ROGER