Introduction


 
L'Europe et l'Euro aujourd’hui

1. Les Institutions Financières et l’Euro

L’euro a été un des enjeux majeurs de la construction européenne. Sa réussite était conditionnée par une répartition claire des tâches entre les différents acteurs institutionnels.
Le principe fondamental qui prévaut en la matière est celui qui découle du traité de Maastricht. La BCE gère l’émission des billets euro. En revanche, ce sont les Etats Membres qui prennent en charge les émissions de coupures divisionnaires métalliques par le biais de la Banque Centrale Nationale ou par le biais de l’Hôtel national des Monnaies, quand il en existe un. Néanmoins, la BCE conserve sur ces émissions un triple droit de regard :

- Sur le volume des émissions : la BCE détermine le volume des émissions nationales. Chaque pays se voit accorder un contingent de frappe maximum pour chaque coupure au début de l’année d’émission considérée.
- Sur la face commune de chaque coupure : la BCE fixe le cahier des charges à respecter et communique aux pays les modifications devant être apportées à cette face. Il en a été ainsi pour les nouvelles faces des coupures de 10, 20, 50 cent, 1 et 2 EUR. Chaque pays devait effectuer les modifications avant le 31 décembre 2008.
- Sur la qualité des frappes : la BCE s’est vue attribuer un rôle d’audit afin de garantir un niveau élevé et équivalent de toutes les frappes de circulation.

La répartition des rôles entre les acteurs institutionnels a été clairement posée. Ce cadre précis permet d’envisager les intégrations progressives de nouveaux états membres de la zone euro.

 

2. Les membres potentiels de l’UE

Les candidats (potentiels) sont encore nombreux :

- La Croatie semble bien partie pour devenir le 28ème membre (2012 ?). Le referendum en Slovénie concernant la résolution du litige frontalier a levé le dernier obstacle
- La Turquie dont la candidature progresse à la vitesse de l'escargot. France et Allemagne préfèrent une « association privilégiée », qui de fait existe déjà, la Grande-Bretagne une adhésion entière pour diluer une peu plus l’union)
- le 17 juillet 2009, l’Islande est officiellement devenue candidate
- La Serbie a fait un pas vers la candidature par son attitude constructive vis-à-vis du Tribunal International. Les élections ont confirmé le désir d’ancrage dans l’UE
- La Macédoine reste tributaire du veto grec (concernant son nom)
- Le Monténégro, la Bosnie, le Kosovo sont très loin d’une possible candidature
- Plus lointaines encore celles de la Moldavie, de l’Ukraine ou de la Géorgie…
- Enfin, les pays naturellement européens comme la Suisse ou la Norvège
 
3. La zone Euro et dépendances

La zone euro stricto sensu est constituée par les 16 pays (bientôt 17) qui sont des Etats Membres (EM) de l’UE et qui ont introduit l’euro comme devise. Aux 12 initiaux du 1er Janvier 2002 se sont ajoutés en 2007 la Slovénie, en 2008 Chypre et Malte, en 2009 la Slovaquie et l'Estonie pour 2011. Ces 16 (bientôt 17) états membres  sont les seuls à participer au fonctionnement de la Banque Centrale Européenne (BCE) de Francfort, qui définit souverainement la politique monétaire de la zone.

Pour les suivants (Lituanie et Lettonie en particulier), il faudra sans doute attendre... plusieurs années (le temps que les critères de convergences soient remplis ) or le redémarrage de l’inflation et la récession qui s’annonce risquent de compromettre les efforts de ces pays qui ont réussi à passer d’une économie collectiviste et planifiée à une réelle économie de marché en moins de 20 ans.

Potentiellement, à ce jour, la zone euro est riche de 25 des 27 EM, puisque hormis la Grande-Bretagne (qui n’a pas participé au volet monétaire de Maastricht) et le Danemark (qui bénéficie d’une dérogation), tous se sont engagés par Traité à adopter l’euro comme monnaie unique. La Suède aussi l’avait adopté mais le pays n’étant pas qualifié en 1999, son gouvernement a organisé par la suite un référendum en violation du moins sur le plan juridique avec ses obligations internationales. Elle avait en effet ratifié le Traité de Maastricht.

D’autres états souverains, non membres de l’UE, peuvent adopter l’Euro comme monnaie unique.

Déjà, au 1er Janvier 2002, Monaco, Saint Marin, le Vatican et Andorre avaient introduit la nouvelle monnaie. Mais c’était pour des raisons historiques et pratiques. Les trois premières avaient même pu conserver leur spécificité existante en matière de face pays et de possibilités d’émissions de monnaies commémoratives. Andorre, qui n’avait pas cette tradition spécifique, est passée à l’Euro sans variante particulière, mais pourrait fort bien l’obtenir à l’avenir.

L’ONU, administrant le Kosovo, a choisi en 1999 de lui donner le Deutsch Mark (bientôt remplacé par l’Euro) comme devise. Le premier acte d’indépendance du Monténégro a été d’adopter « unilatéralement » cette devise. Ceci ne lui confère pourtant aucun droit spécifique.

Dans l’UE proprement dite, le cas de la Bulgarie est intéressant : le Lev a une parité fixée avec l’euro, mais la BCE a refusé l’intégration dans le mécanisme de convergence MCE II, qui de fait qualifierait la Bulgarie.

À l’inverse, le Danemark, qui bénéficie de la dérogation « opt out », évolue depuis l’origine de MCE II dans ce système. Le jour où les Danois voteront la fin des dérogations (dans plusieurs domaines, dont la monnaie), ils seront aussitôt qualifiés et pourront introduire l’Euro dans les plus brefs délais. Le gouvernement danois réfléchit d’ailleurs à l’heure actuelle à une possible adhésion à la zone Euro.

De plus, la devise de la zone Franc CFA d’Afrique de l’ouest (8 pays), celle d’Afrique centrale (6 pays), plus le Franc comorien, ont une parité fixée avec l’Euro.

D’autres pays regardent avec attention une adhésion, sous une forme ou une autre, de l’Euro. En Islande, maintenant candidate, les milieux d’affaires auraient voulu une adhésion unilatérale à l'euro, que l'UE ne souhaite pas. Ce pays s’est beaucoup détourné des USA, mais n’est pas prêt pour une adhésion, en particulier à cause de la question des quotas de pêche.

 

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Dernière mise à jour le 16/09/2010
par Jean ROGER