République Tchèque


 
Données générales
  • Carte d'identité
Superficie : 79 000 km²
Population : 10,4 millions
Densité : 132 hab/km²
Capitale : Prague
Langues : tchèque, slovaque
Origines : tchèques (94%), slovaques (3%)
Religions : majoritairement catholique, minorités de protestants et hussites
PNB par habitant : 17 000 $
Indice de fécondité : 1,4
Espérance de vie : 75 ans
Monnaie : couronne tchèque
  • Histoire
Le cœur du pays tchèque est la Bohême. La région de Moravie a depuis le XIIIème siècle un destin commun avec la Bohême. La troisième région du pays est une partie de la Silésie conservée par les Habsbourg. Les Tchèques récusent l’usage du nom de Tchéquie pour leur pays, car celui-ci évoque le nom du "protectorat de Bohême-Moravie" de sinistre mémoire.
L’histoire de la Bohême est très ancienne ; le prince Borivoj (dynastie prémyslide) aurait été baptisé par Méthode en 880, ainsi que son épouse Ludmilla.
Lorsque Othon 1er est couronné empereur du Saint Empire romain germanique, la Bohême se place d’emblée dans son orbite, jusqu’au bout (1806).
Les Prémyslides obtiendront le titre de rois à partir d’Otakar Ier qui annexe en 1222 la Moravie. Presque maître de l’Autriche à la fin du siècle, son petit-fils Otakar II se voit vaincu par Rodolphe de Habsbourg, obscur petit prince. La dynastie prémyslide prend fin en 1306 à la mort de Venceslas III. Jean, puis Charles de Luxembourg lui succèdent ; ce dernier est élu empereur en 1355 sous le nom de Charles IV : son règne consacre l’apogée de la Bohême et de sa capitale, Prague.
Dans les années 1412 à 1420, de très graves troubles touchent la Bohême. Sur le plan religieux, la prédication réformatrice de Jean Hus rencontre un grand succès, nullement stoppé par sa condamnation au bûcher en 1415. Ce mouvement se double de troubles sociaux : ainsi, le 30 juillet 1419, les Hussites en colère précipitent les notables catholiques par les fenêtres du château de Prague. Une guerre de succession au trône éclate cette même année, conduisant la Bohême à une véritable indépendance jusqu’en 1433, où l’empereur Sigismond, ayant accepté toutes les conditions posées par les Tchèques , retrouve son trône.
Après sa mort, une nouvelle guerre de succession éclatera pour départager les prétendants. Finalement, Ferdinand de Habsbourg, frère de Charles Quint, deviendra roi de Bohême et aussi de Hongrie. La Bohême devient, jusqu’en 1918, partie de la "monarchie danubienne".
La Réforme ravive les querelles religieuses et atteint son paroxysme le 23 mai 1618 lorsque les gouverneurs catholiques du royaume sont... défenestrés du château !
Cet événement marque le début de la Guerre de Trente Ans.La victoire catholique en Bohême se traduit après 1620 par une terrible répression.
En plus des exécutions, du transfert à Vienne de l’administration, du contrôle de la Diète locale par les grands seigneurs catholiques, on oblige les familles nobles non converties à l’exil.
Cette période terrible a reçu des Tchèques le nom de "ténèbres".
L’Autriche ayant fini par faire preuve de plus de souplesse sur les plans de la religion et de l’usage de la langue, on assiste à un renouveau intellectuel au début du XIXème siècle.
Les élections de 1848 et le règne de François-Joseph n’apportent pas à la Bohême les mêmes avantages qu’à la Hongrie : aucune autonomie réelle n’est laissée à ce pays, seulement quelques apparences.
Les exilés tchèques, Masaryk et Benes, sont rejoints par le Slovaque Stefanik : si les deux peuples n’ont aucune histoire commune, ils partagent - presque - la même langue : l’idée d’union avec des Tchèques et des Slovaques progresse.
Loyaux à l’Autriche-Hongrie pendant la première Guerre Mondiale, les Tchèques et les Slovaques espèrent voir leurs idées d’union triompher.
Mais les Alliés (déclaration du Président Wilson) sont incertains sur le sort des nations de l’empire austro-hongrois. Après l’échec de Charles Ier qui voulait créer un état confédéral, avec la Bohême et Slovaquie comme composante - ce que refuse la Hongrie -, Masaryk proclame le 14 octobre 1918 la nouvelle république, à laquelle les Slovaques se rallient le 31 octobre. La détermination des frontières côté slovaque ne pouvant répondre à des notions historiques, reflète donc des notions ethniques. Elle englobe cependant au sud une forte minorité hongroise, ainsi qu’en Ruthénie une minorité ukrainienne.
Le particularisme slovaque s’est vite nourri de frustrations administratives générées par les Tchèques.
En 1938, Hitler prend prétexte de l’importante minorité allemande dans les Sudètes pour obtenir à Munich leur annexion pure et simple.
Le dépeçage de 1938/1939 va entraîner l’autonomie de la Slovaquie, dirigée par le pronazi Mgr Tiso, tandis que la Hongrie obtient le sud du pays. Le 15 mars 1939, Hitler fonde au château de Prague le protectorat de Bohême Moravie incorporé au Reich. L’occupation est terrible, surtout à l’arrivée de Heydrich en septembre 1941. Son assassinat le 27 mai 1942 est suivi du massacre de Lidice "l’Oradour Tchèque".
Benes, réfugié à Londres, revient au pouvoir après la libération par les Soviétiques en mars/avril 1945. Le pays retrouve ses frontières de 1937.
Moscou va désormais pousser ses pions : la mort du ministre Jan Masaryk en mars 1948 entraîne la démission de Benes, et l’installation du régime communiste.
L’histoire des pays tchèques durant la période communiste après le "coup de Prague" consistera en épurations et répressions : printemps de Prague en 1969, progrès de la contestation ("Charte 1977"), enfin "révolution de velours" en novembre 1989. Le 29 décembre, Vaclav Havel est élu Président.
Dès juin 1992, les nationalistes slovaques l’emportent aux élections, et les négociations en vue de la séparation s’engagent : celle-ci devient effective le 1er janvier 1993.
  • La langue tchèque
C’est une langue du groupe slave occidental, très proche de la langue slovaque, ce qui, malgré les divisions de l’histoire, a conduit à fonder la Tchécoslovaquie en 1918. Le Polonais appartient au même groupe.

 


 
La République tchèque et l'Euro
  • Engagement dans MCE II
Comme les dix nouveaux membres de 2004, la République Tchèque s'est engagée à adopter l’Euro.
Après un rapport de convergence recommandant une entrée dans MCE II après 2007, mais aussi après plus de six mois sans gouvernement, des résultats catastrophiques en termes de déficit public, d’inflation et le manque d'accord politique clair sur le sujet, les autorités ont revu leur prévision d’introduction de 2010 à 2013 au mieux.
En juin 2008, le gouverneur de la banque centrale tchèque, Zdenek Tumor, estime qu'après la Slovaquie en 2009, aucun pays ne rejoindra la zone euro avant quatre ou cinq ans.
  • Essais officiels
 
  Le coffret BU 2006 émis par le "Ceska minkovna" contient une série de couronnes (monnaie nationale) et une série "d'euromédailles". La présentation est la même que pour le coffret émis par la monnaie de Slovaquie en 2004. Cette série a été émise à dix mille exemplaires. Contrairement au cas du set slovaque de 2004, le coffret tchèque ne précise rien quant à une autorisation de la Commission Européenne pour l'émission de ce set.La face commune est remplacée par :
- un aigle pour les pièces de 1 à 50 cent
- un lion pour les pièces de 1 et 2 euroLa mention trilingue "pattern - essai - vzorek" figure sur cette face.Le diamètre ainsi que le poids de ces pièces sont différents de celui des coupures en euros correspondantes mais correspondent exactement aux dimensions et poids retenus pour le projet slovaque de 2004.
Les faces nationales correspondent aux descriptions suivantes :
- 1, 2, 5 et 10 cent : le citronnier, arbre symbole de la République tchèque, une grappe de raisin, le houblon
- 20 cent : église Saint Jean de Nepomuk à Zelena Hora
- 50 cent : château de Prague
- 1 euro : Jaroslav Heyrovsky (inventeur de la méthode polarographique en chimie analytique, prix Nobel en 1959)
- 2 euro : Jaroslav Seifert (journaliste et écrivain - prix Nobel pour l'ensemble de son œuvre en 1984)Il est précisé en toutes lettres que le BU est émis par l'Hôtel des monnaies tchèque conformément au design des étudiants de l'école des arts Jablonec nad Nisou.
  • Prévisions de frappe
Le document de travail de la Commission Européenne du 04/11/2005 prévoit pour la République tchèque :
- 970 millions de pièces
- 230 millions de billets
Contact

E-mail : pays@amisdeleuro.org

Liens

- Le site de la Banque Centrale de République tchèque : https://www.cnb.cz

- Le site de la Monnaie de République tchèque : https://www.mint.cz

- article dans Challenges du 27 août 2007

 

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Dernière mise à jour le 30/08/2010
par Jean ROGER